Gestion durable des eaux pluviales

La pluie : milieu naturel vs milieu habité…

En général, le trajet naturel d’une goutte d’eau de pluie a plusieurs issues. La première possibilité implique que la goutte de pluie soit interceptée par la végétation sans jamais toucher le sol. Dans le cas où la goutte de pluie atteint le sol, dépendamment des conditions d’humidité et de perméabilité du sol, elle peut alors soit ruisseler à sa surface ou bien s’infiltrer plus ou moins profondément. En milieu naturel, seulement une mince portion de l’eau de pluie ruisselle à la surface du sol (10 %).

Alors qu’en milieux habités et urbanisés où la présence de structures imperméables est presqu’inévitable, une très grande portion de l’eau de pluie ruisselle sur les toitures, les rue, les espace de stationnement, les terrasses patios, les entrées… Ces surfaces ne permettent pas à l’eau de s’infiltrer dans le sol et créent donc du ruissellement qui peut représenter de 25 % à 55 % de l’eau de pluie reçue.

ROBVQ

Où s’en va l’eau de pluie en milieu urbanisé?

Pour la majorité des gens, voir l’eau s’écouler dans les rues vers les bouches d’égout ne présente pas un problème. Or, il faut savoir que toute cette eau terminera son parcours dans un cours d’eau et que ce n’est pas sans conséquences pour le milieu récepteur.

En fait, les réseaux souterrains des villes sont constitués de deux type de canalisations. Il existe le réseau unitaire qui implique que les eaux pluviales rejoignent les eaux usées pour être ensuite transportées dans les mêmes canalisations vers la station d’épuration. Il existe aussi le réseau séparé (ou séparatif) qui, comme le nom l’indique, implique que les eaux pluviales sont transportées par une canalisation séparée de celle des eaux usées. Dans ce cas, les eaux pluviales, chargées de polluants accumulés sur les rues et les stationnements sont dirigées directement vers un cours d’eau et déversées sans traitement

Service de l’eau, Ville de Montréal

Impacts sur le milieu récepteur

Dans le cas des réseaux unitaires, lors d’évènements de pluie intense, l’abondance des eaux pluviales viennent gonfler les volumes d’eau dirigés vers la station d’épuration. Parfois ces volumes dépassent la capacité de traitement de la station, alors une partie de l’eau (pluviale et usées) doit être déviée de la station vers un ouvrage de surverse pour être déversée directement dans l’environnement, et ce, sans avoir été traitée.

Contrairement aux surverses des eaux pluviales qui contiennent les polluants accumulés lors de leur parcours vers le réseau d’égout, les surverses provenant des systèmes unitaires rejettent de l’eau pluviale, mais aussi des eaux usées provenant de nos maisons.

Pour consulter la carte des surverses dans les différentes municipalités du Québec consultez la carte du réseau rivière

Pour en savoir plus sur les ouvrages de surverses consultez :

Description d’un ouvrage municipal d’assainissement des eaux usées; MELCC
L’évaluation scientifique des effets des effluents d’eaux usées municipales; Gouvernement du Canada

Quoi faire?

Pour assurer une bonne gestion des eaux pluviales et éviter les impacts des surverses, qu’est-il possible de faire? La gestion des eaux pluviales implique plusieurs acteurs, autant les acteurs municipaux pour assurer un écoulement des eaux pluviales en milieu urbain afin d’éviter des inondations localisées, à cause des surfaces imperméabilisées, que le citoyen qui, sur sa propriété, peut réaliser des aménagements pour favoriser l’infiltration de l’eau de pluie directement dans le sol, l’empêchant ainsi de ruisseler vers le réseau d’égout municipal et de risquer de le surcharger.

Ces actions permettant de gérer l’eau de pluie permettent d’éviter le rejet dans les cours d’eau, soit des eaux pluviales chargées de polluants ou des eaux usées à cause d’une surcharge du réseau d’égout. Au final, on agit sur la protection et la conservation de la qualité de l’eau des cours d’eau et des lacs sur lesquels nous pouvons pratiquer nos activités nautiques ou simplement se baigner en toute sécurité pour notre santé!

Baril de pluie @ROBVQ

Voici certains aménagements (voir capsule du COBALI) qui peuvent être réalisés :

  • Débranchement des gouttières qui sont reliées aux égouts municipaux
  • Diriger l’eau des gouttières loin d’une surface imperméable, vers une platebande par exemple.
  • Réaliser un jardin de pluie; Répert’Eau
  • Installer un baril récupérateur d’eau de pluie
  • Aménager l’entrée de cours avec un revêtement perméable

D’autres aménagements sont également possibles pour les rues et les grands stationnements :

  • Réduire la largeur des rues
  • Installer des fossés de bio rétentions
  • Créer des bassins de rétention d’eau de pluie

Pour en savoir davantage sur la gestion durable des eaux pluviales vous pouvez également consulter :

Guide d’introduction à la gestion écologique des eaux de pluie; Union Saint-Laurent Grands Lacs
Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable; MAMROT
Guide de gestion des eaux pluviales; MELCC
Plateforme web en GDEP offrant des outils intéressants pour les municipalités; ROBVQ

La série Cycle de l’eau domestique du COBALI, plus particulièrement l’épisode 4 intitulé « L’eau de pluie sur son terrain ».

Ou bien la série de 4 vidéos portant sur le ruissellement qui a été réalisée dans le cadre du Mois de l’eau 2021.